SAINTE-PIENCE

SAINTE-PIENCE

Sainte-Pience, son origine et son église

Sainte-Pience est un nom de commune unique en France !


Selon les traditions, Saint Armel moine qui fonda vers le VIème siècle l'Abbaye de Pluarzel dans les Côtes d'Armor, et le monastère de Ploërmel en Morbilhan, vint dans le diocèse d'Avranches.
Sur le terrain tout proche de l'église actuelle, une année de grande sécheresse, il aurait planté son bâton et fait jaillir une source qui porta son nom.

Saint Armel a toujours fait l'objet d'un culte spécial dans la paroisse, le 16 août. Une petite statue dans l'église le représente.

Une église primitive aurait existé en ce lieu, détruite par les Normands !

D'autre part, toujours selon les traditions, vers l'an 250 Saint Nicaise fut envoyé par Saint Denis évangéliser Rouen et le Vexin. Il fit de nombreuses conversions, puis fut arrêté et décapité avec ses auxiliaires Quirin et Scubicule.

Une noble femme, du nom de Pience, qui avait été convertie, inhuma honorablement leurs corps. En conséquence, elle fut marthyrisée et décapitée, et son corps fut enseveli par ses compagnons.

A l'arrivée des Normands, les reliques de ces saints furent transférées dans plusieurs églises.

Un évêque d'Avranches obint des reliques de Sainte-Pience. Le Chamoine Pigeon situe son transfert vers 850. Par contre, l'abbé Gautier précise dans un supplément au bulletin paroissial de Sainte-Pience et du Luot : "Les reliques de Sainte-Pience provisoirement déposées à la demeure d'été des évêques d'Avranches, au château du Parc, furent processionnellement portées à la cathédrale Saint André d'Avranches pour la cérémonie de consécration de celle-ci, qui eut lieu le 17 septembre 1121 sous l'épiscopat de Mgr Turgis."

L'église qui fut élevée au lieu de St Armel, près du château du Parc, fut naturellement dédiée à Sainte Pience, et la paroisse prit ce nom.



 
En 1725, le curé Jean Le Jametel écrit :

" La tour a été faitte en 1687, dont les mortiers furent tirez vers 1720.

Sur la face sud de la tour une pierre est gravée :

"1687 JULIEN LOISEL DUGAST MA FAITTE"

En 1725, Jean Le Jametel poursuit :

- Les cloches furent fondues en 1725 à la fin d'octobre pour la fabrication desquelles on acheta à villeDieu seize cents Livres de métal composé de Lunette Tangons ou gros cuivre rouge et d'estain fin dont 900 livres coutèrent 28 sols et 300 livres à 30 sols et 400 livres 25 sols la livre.
- Les cloches furent bénites le 29 octobre 1725 dans l'église de Sainte-Pience viron une heure après midi par monseigneur Cesar Le Blanc Evesque d'Avranches revestu de ses habits pontificaux, qui nomma la grosse accompagné de Dame Jeanne Marguerite Richer, Epouse de Messire François de passy, seigneur de Passy.
- La 2ème fut nommée par Monseigneur Denys Alexandre Le Blanc Evesque et Seigneur de Sarlat frere dudit Seigneur Evesque d'Avranches, en rocher, accompagné de Dlle Louise L'Empereur à présent marquise de Reuille en Coutance fille de Monsieur de Cavigny gentilhomme de la Chambre.
- La 3ème fut nommée par haut et puissant seigneur Anne françois Marquis d'harville Brigadier du Roy et mestre de Camp du Régiement de Cavallerie de Monseigneur le compte de Clermont accompagné de Dame françoise Renée Tuffin de la Royrie fille du Compte de la Royrie en Bretagne.
- A la dite cérémonie furent présents (...) les paroissiens sous les armes, Nicolas Colin de Loraine fondeur de Closches. Mondit Seigneur Evesque d'Avranches a fait mettre sur la dite grosse cloche sa qualité de Seigneur et patron de la dite Eglise de Ste Pience avec ses armes.
- Le dit Seigneur Evesque d'Avranches donna pour les dites cloches 158 livres en argent, le Bois et merrain et charbon.
- Le dit Seigneur de Sarlat donna 48 livres, le dit Seigneur d'arville 32 livres, la dite l'empereur et Tussin chacun 16 livres.
- Le fondeur entrepris les cloches de Ste Pience pour 80 livres.

En 1733,
Jean Le Jametel témoigne de la reconstruction de la nef et du choeur :

- La bénédiction de l'Eglise a été faite le Dimanche 30 d'aout 1733 par M. L'Abbé du Bois Official Archidiacre et un des Grands Vicaires d'Avranches, suivant la commission a luy donnée par le Seigneur Evêque César Le Blanc qui avoit fait la bénédiction de la pierre Angulaire placée dans le coignage du coeur et chapelle de la Ste Vierge qui est la 7ème ou 8ème des dites congnage parce que le massonail en estoit a cette hauteur.

Au dessus de la porte du transept nord nous observons la marque 1 7 3 2.

En pénétrant dans l'église nous remarquons la voûte en bois, en berceau et en V renversé, et l'appui du toit de l'église précédente, au bout de laquelle la tour fut érigée en 1687. Cette église était plus petite que la nouvelle, moins haute, et surtout moins large.

En 1740, on fit faire les Bancs du Coeur de Sainte-Pience.

Ces bancs, très simples, sont toujours en place actuellement.

L'intérieur est plus récent, puisque l'autel a été posé en 1857, alors que le vitrail derrière l'autel date de 1890, cette verrière représente le martyre de Sainte-Pience, faite par le créateur Duhamel Marette. La bancellerie de la nef et des chapelles latérales, le confessionnal, la chair et la table de communion datent des XVIIème et XVIIIème siècles.

Les deux statues à l'entrée du cimetière  avaient été placées dans le coeur de l'église en 1739, elles furent remplacées dans le choeur par deux statues des mêmes saintes, plus modernes pour l'époque, et plus en harmonie avec le maître-autel daté de 1857.
Elles ont, pour l'histoire de la paroisse, une grande importance, la statue de droite est celle de Sainte Catherine d'Alexandrie avec sa roue mais celle de gauche reste une énigme. Elle représenterait Sainte Catherine de Sienne ou Sainte Pience. Dans le premier cas, les deux Saintes étant des Sages de l'église, le nom de Sainte-Pience viendrait du nom latin "Sapienta" qui signifie Sagesse.
Le mur du cimetière,  ayant été élévé de 1744 à 1754.

La plus grande partie de la pierre pour faire le mur du cimetière, fut tirée du cimetière lui-même, "dans la partie nord, vis-à-vis des vitres du choeur, jusqu'à la vitre de la chapelle où la perrière paraissait finir". Elle fut tirée par Jean Cherbonnel et Michel Herbert.
En juillet 1744, Julien Le Gouix travailla aux murs treize journées.

La partie "sur le chemin depuis le coin devant la grange jusqu'à l'escalier porche la rivière fut bâtie du commencement d'août au 3 septembre 1744" par Jean Lefeuvre, de Sainte-Pience avec ses ouvriers. Ils étaient payés 10 sous par jour et nourris. Ils firenet 73 journées de travail.

Du 24 mai au 1er août 1752, Joseph Herbin, "masson de Saint-Laurent-de-Cuves", et Guillaume Pichon (6 sous par jour). Ils furent nourris au presbytère pendant tout le temps du travail. La nourriture coûta au curé 48 livres.

La partie bâtie par ces derniers est ainsi désignée par le curé d'alors, François Le Cerf :
  "...le mur du cimetière le long du chemin depuis l'escalier du bas jusqu'au coin en rondissant ; les murs presque tout en neuf le long de la Noé jusqu'au jardin ; et le mur encore depuis le coignage nord jusqu'au bout de la maison des Feuvres et refaire de neuf le pilier de la barrière à main droite en sortant".

La barrière du cimetière fut en chêne ; Guillaume Maincent, ses frères Jacques et Jean y travaillèrent sept jours.

La serrure de la barrière fut achetée le 27 juillet 1754, elle coûta 8 sous.

L'ensemble des dépenses pour l'enclos du cimetière s'éleva à 150 livres et un sou.


 
Le bénitier à l'entrée du cimetière, placé en 1730,  est curieux du fait de sa hauteur. En effet, il est situé à hauteur de cavalier afin que ceux-ci puissent se bénir sans descendre de cheval.