A 10 km d'Avranches, sur la route de Villedieu-les-Poêles, au flanc d'une colline de 200 m d'altitude, Sainte-Pience a été marquée depuis le IIème siècle par "Le Parc", résidence des Evêques d'Avranches.
LE PARC
Les origines du Parc
Cette région de bois appartenait aux ducs de Normandie. Robert le Magnifique, père du Duc Guillaume en avait fait don à l'évêché d'Avranches.
Il fut, de 1061 à la Révolution, la résidence des Evêques d'Avranches. Le Manoir Episcopal était à cette époque, fortifié et entouré de murs, venant jusqu'à l'église. Détruit, ce château fut reconstruit par l'Evêque Louis de Bourbon à la fin du XVème siècle.
Les deux derniers Evêques d'Avranches sont à l'origine du château actuel qui, confisqué à la Révolution, fut vendu en 1791, et est actuellement la propriété de la famille PLAUT.
En 1784, la construction de la route d'Avranches, à la place de la Route Royale, a séparé le Domaine du reste du Bourg.
Sainte-Pience a fait partie du Doyenné de Tirepied et faisait encore partie du canton de Tirepied de 1790 à 1800. Ensuite, elle fut rattachée au canton de La Haye-Pesnel.
Le Bois du Parc s'étendait sur plus d'un tiers de la commune. En 1754, les réparations du château et le défrichement du grand bois attirèrent à Sainte-Pience plus de 160 ouvriers. Ils y furent occupés jusqu'en 1759. Un grand nombre d'entre eux s'y fixèrent, et des marchands s'y établirent.

LES CHATEAUX DU PARC
Le premier remonte à Jean de Bayeux, Evêque d'Avranches de 1061 à 1068, sur un terrain déjà donné aux Evêques, probablement par Robert le Magnifique, Duc de Normandie de 1027 à 1035.
Jean de Bayeux entoura l'habitation et les portions de terre acquises par la suite, de murs et fossés. Cette clôture fit donner à la Maison de Campagne des Evêques, le nom de PARC. Le château était fortifié. Les Anglais s'en emparèrent en 1419 et y laissèrent une garnison. En 1425, les Bretons firent une incursion en grand nombre. Ils venaient des environs de Dol sous la conduite d'Olivier de Mauny et du Sire de Coetquen. Ils s'avancèrent jusqu'au delà d'Avranches, au parc de l'Evêque où les Anglais étaient plus nombreux qu'ils ne l'avaient immaginé. On combattit vaillamment de part et d'autre. Mais, les Bretons furent vaincus et leur chef Olivier de Mauny resta au nombre des prisonniers.
Les Anglais usèrent de représailles, poussèrent jusqu'à Rennes avec mille deux cents hommes et revinrent avec un riche butin.
A la fin de la Guerre de Cent Ans, il était en très mauvais état. L'Evêque Louis de Bourbon le fit entièrement reconstruire à la fin du XVème siècle. Il fut dévasté par les Huguenots pendant les Guerres de Religion, et Monseigneur de Boilève, Evêque d'Avranches, en fit détruire une partie en 1751.
En 1700, on vendit une partie du Bois du Parc vers La Trinité.
Voici des traces de l'état de propriété en 1754.
château, chapelle, bâtiments et fermes qui en dépendaient avaient besoin de réparations considérables qui furent entreprises par l'évêque du moment Mgr Durand de Missy. C'est lors de ces travaux que le pont levis fut remplacé par un pont de pierre. Toutes les réparations furent faites selon un plan approuvé par le Roi, lequel autorisait pour subvenir aux dépenses à la vente des bois et de trois fermes représentant la somme de 58 000 livres.
En 1756, le tonnerre tomba sur la tourelle de l'escalier du château.

En 1768, l'Evêque d'Avranches, obtient la permission du ROY d'abattre le château et d'en faire un autre dans une pièce proche du Bois du Parc. Une habitation nommée LE VIEUX LOGIS, a été construite dans le secteur du vieux château. Il en reste des ruines tout près de l'étang où se reflétait le château primitif.
Le deuxième château fut bâti en 1769 (dans l'année). En 1790, le domaine est déclaré propriété nationale. Il comprenait 196 ha, en 8 ha de château et dépendances, 28 ha de fermes, 17 hectares de terrains marécageux, 2 hectares de moulins et 141 hectares de bois. L'ensemble fut vendu, sauf le bois réservé comme propriété de l'Etat jusqu'en 1819 (une partie du bois était réservée depuis 1747 pour la Marine).
Après Messieurs de QUINCEY et BUNEL, Monsieur LECAMPION devint propriétaire de l'ensemble en 1845, puis en 1861, Monsieur JONQUIER, grand père de Monsieur Guy PLAUT. Aujourd'hui il est toujours la propriété de la famille PLAUT.

Le Château au début du XXème siècle

Le château aujourd'hui
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